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  • (Dé)constructions du fantasme
    Vol. 5 (2023)

    Le concept de "fantasme" de Lacan s'enracine dans la notion de "phantasie" utilisée par Freud et Melanie Klein. Cependant, Lacan s'appuie sur ces fondements pour développer une conceptualisation originale et perturbatrice qui, loin d'être une élaboration monolithique et linéaire, présente au contraire une approche avec des scansions, des nuances et des chemins qui construiront et (dé)construiront des significations, des façons de comprendre et d'articuler la notion qui influenceront la théorie et la praxis analytique.

    (Dé)construire le fantasme, nous pousse à investiguer et explorer un "scénario fascinant" d'une importance cruciale pour la psychanalyse et les psychanalystes, qui traverse ses variations conceptuelles et cliniques. Dans ce numéro, nous vous invitons avec enthousiasme à explorer, monter et démonter cette scène, en comprenant que la psychanalyse ne concerne pas la réalité d'une histoire, mais une structure fictive mise en action. Comme l'écrivait Lacan : "Que le sujet revive, se souvienne, au sens intuitif du terme, des événements formateurs de son existence, n'est pas en soi si important. Ce qui compte, c'est ce qu'il reconstruit à partir d'eux".

  • L'angoisse
    Vol. 4 (2022)

    Dans le cours du 14 novembre 1962, Lacan propose de commencer à parler de l'angoisse, axe que prendra son dixième séminaire. Il justifie ce choix parce qu'il considère que l'angoisse sera le point de rencontre avec tout ce qu'il a travaillé précédemment, en proposant une articulation qui fera que, à partir de l'angoisse, chaque terme, concept et élaboration antérieure occupera mieux sa place tant dans la théorie que dans la pratique.

    C'est ainsi qu'au début de l'année 1962, il commence une série de cours qui donneront lieu à l'élaboration de ce que Lacan déterminera comme son seul véritable apport à la psychanalyse, l'objet a et le liera à l'apparition de l'angoisse comme signe que le manque fait défaut, en le reliant à sa conception du sujet.

    Dans ce quatrième numéro de Pathos, nous nous proposons de célébrer le 60e anniversaire de la première conférence de Lacan sur le séminaire sur l'angoisse, en mettant l'angoisse à la lumière des articles proposés par différents auteurs sur le sujet.

    L'angoisse sera au cœur des articles, créant un réseau propre à chaque article, où chaque auteur devient un funambule qui ose marcher sur la corde de l'écrit, le vide, où il se loge, et les articles libres proposent de continuer à parier sur une psychanalyse qui débat avec le présent, qui cherche, qui construit une théorie qui nourrit la pratique et une pratique qui construit la théorie, afin de soutenir l'esprit de la psychanalyse.

  • Malaise ex-sitant
    Vol. 3 (2021)

    La pulsion de destruction, en tant que concept prínceps de l'érotisme freudien, souligne l'écart radical entre les données concrètes de la biologie et la nature symbolique qui fonde la puissance du désir à contre-courant de l'autoconservation. Ainsi, la relation inextricable entre la pulsion de mort et le lien social a été naïvement réduite à un "malaise" non spécifique, ou à une pure dichotomie, ce qui lui ôte son caractère paradoxal.

    Il n'est pas nouveau que l'histoire de la pensée, après les textes dits "socio-anthropologiques" de Freud, ait éprouvé de sérieuses difficultés à expliquer la jonction de l'expérience sociale et de la logique de l'inconscient, tâche qui a conduit Lacan, dans son retour à Freud, à postuler son concept de Discours.

    Il est peut-être excessif de prétendre que ce concept résume toutes les relations significatives qui, surdéterminées par la culture, conditionnent non seulement les modalités et les vicissitudes de la formation du sujet, mais aussi celles du lien social. Cependant, nous insistons sur l'existence d'une collision constructive entre les deux traditions qui, loin de conduire au cynisme ou à l'indifférence à l'égard de l'expérience sociale, nous place dans la difficulté de les penser ensemble et insiste sur l'échec de leurs rencontres.

    L'une des implications de la pratique de la psychanalyse est l'élucidation de la catégorie de " nature humaine ", notamment en ce qui concerne la spécificité de la satisfaction humaine et ses détours, les vicissitudes de la sexualité et la rencontre avec l'Autre, dépouillée de l'opposition nature-culture.

    Dans la conjoncture sociale actuelle, traversée par la pandémie de COVID19, la prise en compte du malaise ex-istentiel implique de s'intéresser à l'interprétation singulière et aux productions de l'inconscient. En ce sens, on peut affirmer que le malaise freudien et la logique des discours sont reconfigurés et prennent de nouvelles dimensions dans la menace du virus et les effets subjectifs de la pulsion de mort. D'autre part, la radicalisation de certains discours politiques sur les libertés ou les restrictions sociales, la cristallisation des débats autour des réponses de la science dans des contextes de forte incertitude ou le peu d'attention portée aux effets sociaux et subjectifs de la pandémie, face à l'imminence du risque vital, révèlent des processus de ségrégation et de fragmentation sociale en franche croissance qui nécessitent une attention et une analyse dans leurs conséquences multiples et conditionnantes du lien social contemporain.

  • Sexuation. Œdipe, logique, jouissance
    Vol. 2 (2020)

    Avec le mythe tragique de l'Œdipe de Sophocle, Freud réussit à établir l'hypothèse du complexe d'Œdipe universel et ses conséquences sur la sexualité. Le père œdipien apparaît comme celui qui porte la menace de la castration face à l'intention d'inceste, proposant la sortie exogame du noyau familial. Freud, dans des textes comme "Totem et tabou" et "Moïse et la religion monothéiste", présente le père comme une figure puissante qui représente la Loi pour tous.

    Lacan abordera le complexe d'Œdipe comme une métaphore, où un signifiant se substitue à un autre. Il propose le Nom du Père comme signifiant privilégié, comme signifiant ordonnateur de la nouvelle signification qui résulte de cette opération symbolique. Cependant, Lacan a toujours été conscient que c'est une façon de typifier la sexualité, mais que ce n'est pas la seule, étant donné qu'il n'y a pas d'être de sexe. L'intervention du langage va produire un sujet en manque, comme un vide de signification autour de la sexualité, en dehors de toute possibilité de dire ce qu'est une femme et ce qu'est un homme. En tant que production, il restera un sujet essayant de contourner ce trou, de construire une connaissance de sa vérité inconsciente qui renvoie à la possibilité de dire quelque chose sur ce vide.

  • Sur la psychanalyse dans ses rapports avec l'Université
    Vol. 1 (2019)

    Actuellement, la relation entre la psychanalyse et l'université présente de nouveaux aspects qui doivent être explorés. Cela va de la discussion sur la position de l'enseignement aux questions de contenu, ou à la formation du psychanalyste. Ces relations impliquent également de discuter des progrès de la psychanalyse ; nous nous trouvons peut-être à un moment où une grande partie de la nouveauté, des réponses de la psychanalyse au malaise de la culture, provient des milieux universitaires. Dans ce contexte, le défi du Pathos va dans ce sens, c'est un pari qui commence à se jouer.